top of page
Rechercher

La flexibilité mentale : la force tranquille des parents d’enfants autistes


Il existe, au cœur du tumulte quotidien que vivent de nombreux parents d’enfants autistes, une qualité discrète, rarement nommée, et pourtant essentielle : la flexibilité mentale.

Ce n’est pas une compétence qu’on enseigne à la maternité ou dans les livres de parentalité positive. Ce n’est pas une méthode en cinq étapes ni une posture facile à adopter. C’est une forme de souplesse profonde, une manière d’accueillir l’imprévisible, de redessiner les contours du quotidien en fonction des besoins réels, concrets, souvent urgents, d’un enfant qui ne rentre dans aucune case.



En tant que thérapeute en TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale) et maman d’un enfant autiste, je constate chaque jour à quel point cette aptitude est précieuse. Elle mérite d’être reconnue, valorisée et soutenue. Parce que derrière cette souplesse se cachent de véritables prouesses humaines.



 Une parentalité qui ne se lit pas dans les manuels


Élever un enfant autiste, c’est vivre dans un monde parallèle aux normes éducatives classiques. C’est se retrouver à négocier des choses que d'autres considèrent comme acquises. C’est avancer sans carte, sans boussole, parfois sans relais.

Et malgré cela, les parents inventent des chemins de traverse, bâtissent des ponts là où d’autres voient des murs, sculptent un quotidien à la mesure d’un enfant unique.

Ils apprennent à écouter sans interrompre, à observer sans juger, à aimer sans conditionner. Ils décodent des comportements que personne d'autre ne comprend, traduisent des silences, contiennent des tempêtes.



Flexibilité mentale : une compétence invisible… mais centrale


La flexibilité mentale désigne la capacité à s’adapter cognitivement, émotionnellement et comportementalement à des situations changeantes. Dans le contexte parental, cela se traduit par une remise en question constante :


  • Ce qui fonctionnait hier ne marche plus aujourd’hui.

  • Ce qui est “évident” pour les autres ne l’est pas ici.

  • Ce que je pensais savoir sur l’éducation ne suffit plus.


Mais au lieu de s’effondrer, ces parents réajustent, testent, inventent, relancent. Ils sont dans un apprentissage permanent.

Ils ne sont pas “perdus”. Ils sont en train de construire un nouveau langage avec leur enfant, parfois sans mots, souvent avec le cœur.



La pression invisible : entre exigences internes et regards extérieurs


Pourtant, cette adaptation n’est pas toujours reconnue. La société continue d’envoyer ses normes, ses injonctions :

“Il faut qu’il se socialise.”
“Il faut qu’il apprenne à gérer ses émotions.”
“Il faut lui mettre des limites.”
“Tu devrais être plus ferme… plus souple… plus… tout.”


Et pendant ce temps, le parent s’épuise à jongler entre l’extérieur et l’intérieur, entre ce qu’on attend de lui et ce que son enfant a vraiment besoin de recevoir.

Il doute, il culpabilise, il s’accroche. Il tient, souvent sans reconnaissance, parfois sans relais. Et pourtant, il tient. Et ça, c’est déjà un acte de résistance.




TCC et flexibilité : un soutien possible, un espace de respiration


Les outils issus des TCC peuvent véritablement soutenir cette dynamique adaptative. Ils ne viennent pas imposer un cadre rigide, mais au contraire aider à :


  • Identifier les pensées automatiques culpabilisantes (“Je n’en fais jamais assez” / “C’est de ma faute s’il est en crise”).

  • Moduler les attentes, en distinguant ce qui est important de ce qui est imposé.

  • Gérer les émotions parentales : épuisement, anxiété, frustration, peur pour l’avenir…

  • Préserver la relation parent-enfant, en renforçant ce qui fonctionne déjà.


Et surtout, ils rappellent ceci : Il n’y a pas une seule bonne manière d’être parent. Il y a votre manière, ajustée, vivante, imparfaite mais profondément aimante.



Être flexible sans se plier


Être souple, ce n’est pas renoncer à ses valeurs. C’est parfois déplacer le curseur, redéfinir ce qui est prioritaire, choisir ses combats. C’est refuser de sacrifier sa santé mentale pour correspondre à un idéal parental inaccessible.

C’est apprendre à dire non. C’est aussi apprendre à dire oui, mais autrement. C’est découvrir que l’amour n’a pas toujours besoin de ressembler à une norme pour être juste, fort, et nourrissant.



En guise de reconnaissance


Chaque parent d’un enfant autiste mérite d’entendre ceci :


  • Vous n’êtes pas “trop souple”, vous êtes profondément adaptatif.

  • Vous n’êtes pas “perdu”, vous êtes en chemin.

  • Vous n’échouez pas. Vous résistez, vous inventez, vous tenez.


Et ce n’est pas rien.


Vous êtes les experts de votre enfant. Vous êtes aussi les artistes d’une parentalité sur mesure. Et cette flexibilité mentale, que vous exercez dans l’ombre, est l’une des plus grandes formes d’intelligence humaine.



Besoin d’un espace pour souffler, réfléchir, ajuster votre posture parentale ? Je propose des accompagnements dédiés aux parents d’enfants autistes, avec des outils concrets issus des TCC, dans une approche humaine et sans jugement.

👉 Prenez rendez-vous ici :


 
 
 

Comments


Du lundi au vendredi :

9h - 17h 
Samedi : 9h - 12h 

Prise de rendez-vous via mon calendrier en ligne.

  • Instagram
Logo Julia Lamme-Thomas Thérapeute

Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à  remplir le formulaire de contact.

Merci pour votre envoi.

bottom of page