Ce que l’autisme a changé chez moi, en tant que maman.

Quand on devient parent, on imagine. On projette. On rêve. On se fait des plans. Rien de tout cela n’est mal : c’est même profondément humain. On avance en se raccrochant à ce qu’on croit connaître.

Et puis, un jour, tout bascule. Parfois en douceur. Parfois brutalement. Pour moi, ce jour-là, c’est celui où on a posé les mots : trouble du spectre de l’autisme. C’était pour mon enfant. Mais en vérité, c’est toute ma vision du monde qui a été ébranlée.

Aujourd’hui, avec le recul, je peux dire ceci :Je ne suis plus la même mère. Je ne suis plus la même femme. Mais je ne suis pas « moins » qu’avant. Je suis différente. Et cette différence, je la porte comme une force.

Une transformation intérieure

Je ne parlerai pas de deuil. Pas parce que je nie la douleur, mais parce que je n’ai rien perdu. J’ai découvert un enfant qui me surprend, chaque jour. J’ai appris à aimer au-delà des repères habituels. J’ai désappris certaines attentes pour en construire d’autres, plus ajustées, plus vraies, plus humaines.

Ce que l’autisme a changé chez moi, c’est une lente métamorphose.

J’ai changé mon rapport au temps. À la réussite. À l’imprévu. Aux autres. Et surtout… à moi-même.

Ce que j’ai appris sur la résilience

Il y a des nuits sans sommeil. Des rendez-vous interminables. Des démarches administratives kafkaïennes. Des incompréhensions, des larmes, des colères aussi.

Mais il y a eu, en même temps :

• Des progrès minuscules mais immenses.

• Des rires que je n’attendais pas.

• Des connexions subtiles, mais si profondes.

• Et une résilience que je ne soupçonnais pas.

  
  

L’autisme m’a appris que l’on peut plier sans se briser. Que la vulnérabilité n’est pas une faiblesse. Et que certaines batailles ne se gagnent pas en luttant… mais en apprenant à regarder autrement.

Un nouveau regard sur mon enfant

Quand on pose un diagnostic, il y a toujours ce risque :Réduire l’enfant à une étiquette. Chercher à corriger, à « normaliser ». Vouloir gommer les différences pour rentrer dans un cadre.

Mais ce que j’ai découvert, c’est autre chose. Mon enfant ne fonctionne pas comme les autres. Mais il ressent, il comprend, il s’exprime… à sa façon.

Je n’ai pas appris à « le faire entrer dans le moule ».J’ai appris à comprendre son langage, à suivre son rythme, à honorer ce qu’il est.

Et ça, c’est un bouleversement profond de la parentalité .On n’élève plus « selon des normes ».On accompagne un être unique, dans ce qu’il a de plus précieux à exprimer.

Un rapport différent aux autres

Quand on est parent d’un enfant autiste, certaines choses deviennent visibles : Le regard des gens. Les jugements rapides. Les conseils non sollicités. L’isolement parfois.

Mais on découvre aussi une autre face du monde :

• Des personnes bienveillantes.

• Des professionnels engagés.

• D’autres familles qui comprennent sans qu’on ait besoin de parler.

• Et une forme de solidarité invisible, mais réelle.

  
  

L’autisme a modifié ma façon d’être en lien. Il m’a appris à choisir mes relations, à poser des limites, à m’entourer autrement.

Et dans ma posture de thérapeute ?

Je suis aujourd’hui thérapeute spécialisée dans l’accompagnement des parents d’enfants autistes.

Mais avant d’être professionnelle, je suis passée par ce chemin de parent. Et cette expérience-là me donne une écoute particulière, un regard sensible, une compréhension de l’intérieur.

Quand un parent me dit "Je suis fatigué", je sais ce que cette fatigue peut vouloir dire. Quand il me dit "Je me sens seul", je comprends que ce n’est pas juste un besoin d’échanger… mais un besoin de reconnaissance.

Mon métier, je le fais avec le cœur. Avec respect. Avec douceur. Parce que je sais que derrière chaque démarche de parent, il y a un amour immense… souvent silencieux, mais toujours là.

Ce que j’aimerais dire aux autres parents

Tu n’es pas seul(e).Ce que tu ressens est légitime. Ce n’est pas “facile pour tout le monde” . Chaque parcours est unique. Et le tien mérite d’être écouté.

Tu n’as pas à être parfait(e).Tu n’as pas à tout réussir. Tu fais déjà beaucoup. Et parfois, juste continuer, c’est déjà une victoire.

Accompagner un enfant autiste, c’est avancer en terrain inconnu. Mais ce n’est pas un chemin vide : il peut être rempli de beauté, de liens profonds, et d’une humanité plus vaste que celle qu’on nous a enseignée.

Si tu te reconnais dans ce texte, sache que je propose des accompagnements pensés spécifiquement pour les parents d’enfants autistes.Des espaces de parole, de soutien, d’outils concrets pour alléger la charge mentale et retrouver un peu de souffle.

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